La Meute
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 [VF1] Chroniques Kowu

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Elen
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Elen


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Race : Elfe des Lunes
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MessageSujet: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyMer 1 Fév - 19:01

KOWU

Quand j’étais petit, on me demandait ce que je pensais de ma famille. Je répondais qu’elle était gentille avec moi. Maintenant, si on me reposait la question, je dirais plutôt que c’est une vieille famille…
Une très vieille famille…
Pleine de mystère et de gens inconnus que l’on découvre presque par hasard…
En fait, j’en sais très peu sur elle, et je dirais simplement que c’est une vieille famille un peu timide qui se découvre petit à petit… Oui, petit morceau par petit morceau, on finit par apprendre qui sont nos parents, du plus proche au plus lointain, et on finit alors par se connaître soi même…

Aussi, je ne peux pas affirmer grand chose à propos de mes ancêtres. De ma famille, je ne sais que ce que j’ai entendu murmuré.
Maman est bien sur la personne qui m’est le plus cher. Jamais je ne laisserai quelqu’un lui faire du mal. Ses cheveux sont doux comme la soie, et brun comme la nuit. Ses yeux azur sont si perçant qu’on pourrait croire qu’elle lit en nous comme dans un livre. Elle est morte d’inquiétude pour moi, comme pour papa à chaque fois que nous partons en mission pour la Meute.
Je ne vois pas souvent papa. Notre chaman l’envoie si loin de la forêt des Cendre qu’il met parfois plusieurs années à revenir. A chaque retour de voyage, quand j’étais petit, il me faisait le compte rendu de son voyage avec ces détails si invraisemblables qui me plaisaient tant. Lorsque l’on est avec lui, on le sent distant, toujours en voyage dans sa tête, rêvant à quelque contrée lointaine qu’il a visitée.
Etrangement, je suis plus proche de ma famille éloignée, Labyala et Kayl, que de mes cousins. Le premier, Lytharion, est notre Chaman, et de nombreuses années nous séparent. Le second, Galou, je ne le connais que très peu. Il est vraiment très mystérieux, sauvage. Il suit Lytharion comme un louveteau sa mère.

Je suis né, lors du Grand Froid, quelque part en forêt, dans une cabane, avec le chaman du loup appliquant ses rituels, c’est tout ce que l’on ma raconté. Maman dit qu’il neigeait beaucoup, et qu’il faisait froid. Elle dit que la forêt des Cendres était recouverte de neige, que le moindre arbre portait sur ses branches nues des centaines de cristaux gelés.

J’ai ensuite grandi comme tous les autres gamins de la forêt. Mon apprentissage était fait de jeux, de courses effrénées dans les bois. Je donnerai tout pour revivre ces moments privilégiés.
Au temps de l’innocence…
Au temps de mon innocence…

Juunian fut mon premier ami. Nous nous sommes rencontrés alors que les feuilles tombaient des arbres. Juunian était un elfe du clan du chien. Il devait avoir mon âge, peut-être un an de plus. Qu’importe ! Je me souviens de cette superbe bataille de feuilles mortes. Juunian était sensible, attentionné et gentil. Cela ne l’empêchait pas d’être parfois, disons, un peu envahissant lorsqu’il s’agissait de la vie privée.

Plus tard, à dix ans, je réussis l’épreuve d’Iltarion qui me lia à la Meute pour l’éternité. Je sortis vainqueur des deux saisons passé seul en forêt… Je me suis sentis renaître après cette épreuve, et cela n’était je pense pas qu’une sensation : un Loup venait au monde…

C’est vers mes treize ans que cela s’est produit.
J’étais avec Juunian en forêt.
Nous sommes allées du côté de la Rivière Vive.
Nous aimions nous promener là bas.
En été, lorsque le courant était moins fort, nous allions nous baigner avec d’autres jeunes elfes de notre âge. Lorsque nous nous retrouvions dans l’eau, presque nus, les flirts entre filles et garçons étaient nombreux. Jeux presque gamins pour notre âge, caresses audacieuses, sourires dissimulés, baisers volés…
Je ne participais pas à ces jeux, moi. Et pour cause, jamais je n’aurai supporté de faire la cour à une autre elfe que celle que je trouvais à l’époque à mon goût…
Elle s’appelait Tyneth …
Elle était à peine plus âgée que moi, peut-être de trois ans, mais qu’importe, c’était elle que j’avais choisie.
Elle peuplait mes nuits. Je nous imaginais, tous deux, mariés, dans une cabane de ma main. Nous nous serions aimés comme mes parents avaient du s’aimer…
Elle était grande, et ses jeunes seins arrogants lorsqu’on pouvait les entrevoir lors de nos baignades provoquaient en moi des réactions inattendues… Ses hanches arrondies et ses fesses semblait être celle d’un être si parfait que Tyneth semblait presque irréelle. Ses jambes galbées me mettaient en sueur lorsque je les apercevais. Comme elles devaient être douces ! Mais c’était surtout son visage qui m’attirait.
Ses traits étaient fins.
Son petit nez me semblait parfait. Si je l’osais, je pourrais le qualifier de mignon…
Ses lèvres roses n’étaient jamais loin du sourire. En fait, je l’ai toujours vue heureuse.
Ses cheveux, blonds comme le maïs doré au soleil, doux et soyeux, volaient dans le vent, et cela accentuait pour moi l’impression d’avoir devant mes yeux un être parfait.
Lorsque je la regardais dans les yeux, il me semblait que ma tête se vidait, et que je redevenais un bébé fragile qui avait besoin de protection et d’amour. En antithèse avec cette sensation, il me semblait être plus fort, il me semblait que je pourrais tout faire, rien que pour revoir ses yeux…
Je crois que j’aimais Tyneth… Je crois…
Malheureusement, elle me semblait totalement inaccessible… Elle, si belle, si gentille, si douce, avec moi ? Mes rêves n’étaient en fait que des chimères d’enfant, voilà ce que je me disais…
Nous nous promenions donc avec Juunian, après une de ces baignades que nous apprécions tant. Nous parlions des filles, enfin de l’amour quoi. Il était bien sur au courant de mes sentiments pour Tyneth.
Alors que nous arrivions à un endroit où le courant était particulièrement fort, il commença à me parler de Tyneth. Il me disait qu’il faudrait que je lui parle, que je me décide à lui faire la cour, à elle ou une autre fille, au lieu de rester dans mon coin lors de nos baignades… Mais je n’en voulais pas une autre. C’était elle que mon cœur avait choisie.
Je lui expliquai que ce n’était pas possible, qu’elle était beaucoup trop bien pour moi.
Tout aurait pu s’arrêter là, mais il s’est entêté. Il a continué à parler… Je ne l’ai plus écouté qu’à moitié…
Puis il m’a dit, sans doute pour me provoquer, que si je ne le faisais pas, lui le ferait !
Tout l’instant s’est figé. Une boule dans mon estomac s’est formée…
Un murmure a surgit dans ma tête…
Il a continué dans sa lancée en disant que lui, il saurait comment lui parler, et que bientôt elle et lui seraient amants…
Le murmure me disait…
J’avais appris depuis peu ce que cela signifiait… Un blocage dans ma tête, tout mon esprit n’était plus que tourné vers Juunian… Il me semblait éprouver comme de la colère, une puissante rage, en fait…
Il disait de le pousser…
Alors… Ce n’était pas ma faute… Je ne savais pas ce que cela entraînerait…
Alors je l’ai poussé. Je ne voulais pas, mais je l’ai fait quand même. Je l’ai poussé, et tout s’est alors produit au ralentit…
Sur son visage, je pouvais lire de l’étonnement… Il a essayé de s’accrocher à une branche, mais il n’a pas réussi…
Il est tombé à l’eau et puis, ce n’est pas ma faute, il faut qu’on me pardonne… Sa tête a heurté une grosse pierre… Son corps s’est raidis, et il a dérivé avec le courant…
J’ai plongé, moi aussi, dans la tourmente aquatique, pour sauver mon ami, mon meilleur ami… Mon seul ami…
Mais je ne nageais pas assez vite, et le corps était déjà trop loin… Alors je suis remonté, honteux, en pleurant…
Lorsque l’on m’avait interrogé, ce jour là, je crois que j’ai répondu qu’il était tombé, et que je n’avais rien pu faire… Ce mensonge, tout le monde l’a crut.

Je me suis renfermé vers moi-même… Je suis devenu plus solitaire, n’autorisant que la présence de ma mère… Je mangeais moins, et mes nuits étaient peuplées de cauchemars où je me voyais le pousser encore et encore…
Juunian…
Tout le monde a pensé que c’était là une réaction normale, face au deuil que la perte d’un ami si proche avait produit. Les parents de Juunian m’ont même remercié d’avoir plongé pour le sauver. Ils ont dit que c’était très courageux. S’ils savaient…
Depuis, aussi, je ne me suis plus jamais intéressé à l’amour… J’ai effacé mon amour pour Tyneth de ma tête… À jamais…

Je maigrissais, dépérissant à vu d’œil. Mes pensées n’étaient plus que tournées vers ma propre souffrance. Cet état de stase perdura jusqu’à ce qu’elles m’apparaissent pour la première fois. D’abord un bourdonnement dans ma tête, puis ces voix qui me murmuraient des choses. Plus je me repliais vers moi-même, plus elles devenaient présentes, et plus elles étaient nettes. Elles peuplaient mes nuits et mes jours, me prodiguant des conseils, me rassurant.
Ma foi, si j’ai eu peur au début, je me suis vite aperçu que leurs paroles étaient souvent judicieuses.
J’ai alors remonté la pente, reprenant des activités normale pour un elfe de vingt-sept ans. Je suis allé quérir mon cousin Lytharion, lui demandant d’où me venait ce don si étrange. Il sembla hésité, puis il dit que cela pouvait venir de mon Finye…
Un contrôle trop approximatif de mon Finye…
Les voix devinrent alors mes amies, mes compagnes, mes amantes, et nous nous mêlâmes. Notre symbiose parfaite me permettait d’avoir les avis de nombreuses personnes à tout moment. Ce sont elles qui me convainquirent d’entrer activement au service de la Meute, comme mon père. Maman semblait inquiète à cette idée, mais elle me laissa faire ce qu’il me plaisait, sentant que c’était là mon destin. Ce destin qu’elle et papa avaient placé dans mon sang.

Je servit avec ferveur notre cause, sans que personne ne sache jamais que je n’étais jamais seul. On me confia le poste d’ambassadeur. Là où d’autres ne pouvaient rester des mois solitaires sans entrer dans une phase de dépression, il semblait que j’échappais à cet état. Tout cela grâce à leur présence permanente en moi.
Je me sentais moi. Je me sentais elles. Je n’étais plus un elfe seul mais un être multiple.

Plus je vieillissais, plus ces compagnes sont devenues rudes. Nous nous sommes dissociés, pour suivre des objectifs différents. Nous nous sommes séparés, mais elles et moi étions toujours un seul et même être.
Les amies conseillèrent se sont transformées en ennemies corruptrices. Des ordres de violence et de meurtre, de perversion et de vilenie. Des ordres auxquels je pouvais désobéir, mais que je ne pouvais qu’entendre…
Elles m’assaillaient, jour et nuit, jusque dans mes rêves. Aucune de mes pensées ne leur était inconnue. Elles savaient tout, voyait tout, et elles me séparèrent une fois de plus des autres Elfes.

Vers mes cent ans, elles devinrent si insoutenable que je quittais la Meute pour un temps. J’errai seul dans les bois, en proie à une folie étrange. Ceux qui purent m’apercevoir à cette époque ne virent qu’un Elfe tremblant, torturé, aux yeux exorbités. Lorsqu’elles parlaient, je me tenais la tête, et entrait dans des crises de convulsions violentes.
Durant quinze ans de ma vie, elles furent mon fléaux, détruisant ma raison.
Durant un hivers d’une rudesse extrême, alors que je ne songeais qu’à emprunter l’issue fatale à cette malédiction, je fut secouru par un loup. Alors que j’allais m’entailler les veines d’une lame bien aiguisée, une bête enragée par la faim me sauta dessus. Elle mordit la main qui tenait la lame avant de mourir à mes pieds, succombant finalement au vide de son estomac.
Cela fut pour moi un signe. Je décidais de vivre. De vivre avec mes voix. De vivre malgré elles.
Pour Lûwo.
Mon poignet saignait et mon ventre n’était sûrement pas loin d’être aussi creux que celui du loup mort à mes pied. La tentation de dévorer sa chair s’insinua en moi.
Alors…
Mange le…
Alors j’ai creusé dans la neige et le sol gelé, avec mes doigts nus.
Je l’ai enterré, près de ce chêne creux.
Dans le tronc de l’arbre, je gravais ces mots : « Lüwo chasse la mort ! Lüwo chasse les voix ! »
La chance me sourit. Après avoir rebouché la digne et modeste sépulture que j’avais offert à ce noble animal, j’étais parti en quête d’un lieu où trouver refuge, loin du froid, loin de la faim. Le hasard ou Lüwo avait voulu que je m’évanouisse, tombant dans la neige. Un Elfe parti chercher du bois de chauffage me trouva et m’amena à sa cabane.

Je me réveillais, me trouvant avec étonnant dans un lieu de vie chauffé par un bon feu de bois crépitant. L’endroit était petite, mais confortable. Il y avait trois autres Elfes dans cette cabane.
Le premier se tenait assis sur une chaise, fixant le feu dans l’âtre de la cheminée, veillant à ce qu’il ne manque pas de combustible.
La seconde était une jolie Elfe marquée par le Loup. Son ventre rond indiquait que le terme de sa grossesse allait bientôt arriver. Elle était couchée sur un autre lit, me fixant avec tendresse et compassion.
Ses yeux magnifique arrivaient, semblait-il, à percer tout mon être. J’avais envie de lui chanter des louanges, mes je savais que son cœur était déjà pris. Je comprenait que son regard n’était pas fait d’amour mais d’un attendrissement maternel.
Le dernier Elfe était sans doute un rude combattant, et il couvait la future mère d’un regard à la fois affectueux et protecteur.

-« Eh bien, on peut dire que vous nous avez fait une belle peur. Comment vous sentez vous ? »

Je répondis timidement par la positive. Il me présenta toute l’assistance :

-« Voici Nôspfell, mon beau-père. Et voici ma femme, Layoulie. Je me nomme Niprill. C’est moi qui vous ait trouvé dans les bois tout à l’heure… »

Layoulie parla d’une voix clair et mélodieuse :

-« Vous aviez une vilaine plaie à l’avant bras. Et vos doigts étaient en sang. Je vous ai fait ces pansements. J’espère qu’ils suffiront car nous n’avons plus de tissu pour vous en refaire un autre. »

Je la remerciais, exprimant dans mon visage toute ma gratitude.

-« Mais au fait, quel est votre nom, et que faisiez vous seuls dans nos bois par ce temps ? »


Dernière édition par Kowu le Sam 2 Mai - 15:11, édité 1 fois
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyMer 1 Fév - 19:01

Je leur expliquais le fin mot de l’histoire, sans bien sur faire allusion à ces voix qui me contrariaient. Ils me proposèrent de rester dans cette cabane avec eux, voyant le membre de leur famille qu’ils avait reconnu. J’acceptais, heureux d’être au milieu de cette branche familiale que je connaissais si peu.
Une semaine passa. En pleine nuit, Layoulie eu les premières contractions. Elle nous réveilla. Toute la cabane fut en effervescence.
Nôspfell aurait voulu que Layoulie soit déplacée, et menée au Chaman, mais Niprill et moi-même soutînmes que le froid risquait de les tuer, elle et l’enfant à venir.
Comme il semblait évident que nous avions raison, Niprill partit quérir Lytharion pour les rites, tandis que nous restions avec Layoulie, Nôspfell et moi.
Les contractions se firent de plus en plus proches, mais l’enfant ne voulait pas venir. Nous étions paniqués, car nous ne savions pas comment agir. Jamais je n’aurai pensé me trouver dans ce cas de figure. Nous la voyions souffrir sans pouvoir agir, tentant vainement de la rassurer. Et Niprill ne revenait pas…
Lorsque enfin il arriva avec Lytharion, ils nous trouvèrent tous deux pleurant toutes les larmes de nos corps fatigués. Nôspfell tenait dans ses bras une magnifique petite fille calmement endormie.
Labyala.
Tels avaient été les derniers mots de Layoulie.
Elle nous avait auparavant fait jurer tous deux de veiller sur Niprill et sa fille. Devant a détresse de la mère, nous n’avons pu nous résoudre à refuser.
Ô Lüwo ! Pourquoi faut-il que tu rappelles à toi si tôt des gens si innocents et bon que Layoulie ?
Le père fut effondré. Lytharion tenta tout ce qu’il était possible de faire, mais Layoulie s’en était allé en un lieu ou nul ne pouvait la chercher. Elle ne reviendrait pas.
Finalement, le Chaman baptisa la fille selon les rites de la Meute.
Au lieu de la joie de la naissance de la fille, toute la famille fut réunie pour les funérailles de la mère. Nous enterrâmes le corps de Layoulie dans une clairière. Des fleurs blanches et bleues poussent aujourd’hui en ces lieux, précisément où repose son esprit.

Je restais auprès du père et du grand-père une année durant, tentant d’apaiser la douleur et d’atténuer la peine.
Alors que le moral de Niprill était au plus bas, le sort décida qu’il était temps pour moi de partir.
Lytharion revint en personne me chercher. Il me dit qu’il avait besoin de mes services, pour quelques temps. Je quittai donc la petite Labyala, imprégnant mon esprit de son regard si semblable à celui de Layoulie ce soir où je l’ai rencontrée. Nôsfell me fit ses adieux, et me présenta aussi ceux de Niprill, parti comme souvent seul à la clairière où reposait sa femme.
Je fut absent trois ans. Durant cette mission, je pris de nombreux risques afin de rentrer au plus tôt, car ces abominables voix ma disais d’un air narquois que je ne serais pas le seul à devenir fou. Lorsque enfin je revint, je trouvais la petite Labyala seule avec son grand-père, ce qui confirma mes appréhensions.
On m’expliqua les tristes évènements survenus un an après mon départ.
Je me sentit responsable. Peut-être que si mon départ n’avait pas été aussi prompt, nous aurions pu raisonner Niprill et l’empêcher de fuir la raison.
Dans cette clairière où poussent ces fleurs magnifiques, je m’engageait par un lien invincible à veiller sur Labyala. Ce fut une promesse pas le sang versé que rien ne pourrait détourner. Ni les Dieux, ni les guerre, ni la maladie, ni la mort ne pourrait détruire ce sceaux immuable que je déposait sur cet engagement.
Je partis ensuite à la recherche de Niprill. Durant dix ans je le cherchais, pour finalement abandonner, las. Son expérience de la forêt était bien plus grande que la mienne, je le savais, et s’il ne voulait pas être retrouvé, alors personne ne le pourrait.

Jusqu’à il y a un an, j’ai veillé sur Labyala avec attention, sans jamais qu’elle ne le sache. Pour Layoulie et Niprill, et ce qu’ils ont fait pour moi.
Mais cela ne dura pas. Labyala était une jeune elfe loin d’être stupide. Lorsqu’elle me surprit, cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait des soupçons sur ma présence. Elle braqua son arc sur moi, exigeant des explications.
Ses yeux magnifiques arrivaient, semblait-il, à percer tout mon être. Alors que les voix bourdonnèrent de plus en plus fort dans mon crâne. J’ai eu l’impression qu’elles étaient bloquées par une force invisible. Alors, je ne sais pas ce qu’il se passa en moi, je racontais tout à Labyala.

Tout…

Ma vie…
Tyneth…
Juunian…
Les voix…
Et les raisons qui me poussaient à survivre.
Les yeux de sa mère…
Ses yeux à elle…
Cette filature…

Elle comprit. Elle fut la seule au courant du lourd secret qui pesait sur moi.

Tout !

La mort de Juunian fut enfin connue de quelqu’un d’autre que moi et elles. Il me sembla qu’un poids si lourd disparut d’un coup. Non pas le poids de la culpabilité, mais plutôt celui d’une esprit accroché à moi qui pouvait enfin rejoindre le royaume des morts en paix.

Et elles devinrent un bourdonnement permanent, cessant d’être ces voix intelligibles d’autrefois.

Elle savait tout de moi !
Je n’étais plus cet inconnu qui l’espionnait, mais un livre ouvert. Je n’étais plus un simple Elfe à ses yeux mais un membre de sa famille…
De son clan…
Et elle n’était plus cette petite fille. Elle était devenue Labyala, ressemblant à sa mère. Elle était devenue plus pour moi qu’une parente éloignée.

Alors elle relâcha sa méfiance. Son arc se détendit, et nous nous étreignîmes en amis… En cousins… En frères et sœurs qui se trouvaient après tant d’année…
Alors, devant elle, je refis la promesse qui me liait à Layoulie ! Je lui jurais quoi qu’il arrive d’être toujours là si elle en sentait le besoin. Je lui jurais d’offrir ma vie pour elle en compensation de celle de ses parents.

Aujourd’hui, j’ai cent trente-sept ans, autant dire que j’ai encore beaucoup à faire dans ma vie d’elfe. Plus que tout, j’aime ma famille, en particulier ma mère et Labyala pour qui je donnerai ma vie. Plus que jamais, elles sont présentes dans ma tête… Elles bourdonnes et refont surfaces de plus en plus souvent…

Qui suis-je ?
Qui sont ces elfes qui sont ma famille ?
Qui sont ces elfes qui m’entourent ?
Quelles sont ces voix ?
Quel est mon destin ?
J’ai peur…
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyDim 12 Fév - 13:23

Je marchais dans la forêt. Le soleil se levait au loin, étincelant, rendant les gouttelettes de rosées brillantes sur leurs feuilles. La vision de la forêt devenait alors magique, empreinte d’une beauté et d’une légèreté que seule une Elfe pouvais égaler.

Je traversais un buisson de fougères, et m'arrêtait pour admirer le ciel, aux teintes magiques de rouge, de rose, d’orange, de cyan, de turquoise. Quelle magnifique palette de couleur ! Quel enchantement féerique !

Lorsque je regardais à nouveau en face de moi, m'apparut une elfe en armure, si magnifique, à l'air si forte et si fragile à la fois que je murmurais pour moi même :

Comme elle est belle...

Aussitôt, plusieurs voix, d’habitude bourdonnement inséparable de mon esprit, s’élevèrent et me glacèrent par l’évocation de souvenirs douloureux.

Souviens-toi de Tyneth…

Et de Juunian…

Tu sais très bien ce qu’il risque d’arriver…

Et puis c’est une…

Taisez-vous !!!!
leur dis-je et elles redevinrent simple bourdonnement dans mon esprit… Je murmurai : Par pitié…

Chaque moment de ma vie, à partir de l’instant où elles m’étaient apparues, elles ne m’avaient laissé de répit. Au début, leurs conseils étaient utiles, puis ils étaient devenus ces phrases narquoises, ces ordres pervers ou sadiques, faisant de mes pensées un enfer permanent pour moi. Parfois, comme maintenant, j’arrivais à les contrôler, mais elles étaient de plus en plus fortes.

Mon attention se reporta à la jeune Elfe. Je sentais l'odeur de son Finye... Le Finye d'un oiseau... Et pourtant, une autre odeur planait au-dessus d'elle. Une odeur charismatique, que j'avais autrefois sentie, il y avait plusieurs années...

Gaver-Dor'vin...

C’est un traître… me dit une voix. Comme j’aurai aimé qu’elle se taise ! Toutes, elles polluaient mon esprit avec ces phrases auxquelles je ne croyais pas.

Quelques années auparavant, j'aurais aimé suivre Gaver et l'aider dans sa tâche, mais je n'avais pu me résoudre à quitter mon clan qui renaissait après tant d’années dans l’ombre, tant de siècles à prier Luwö pour qu’il nous envoie un nouveau Chaman digne de commercer avec l’essence de l’esprit du Totem Loup… Mais par solidarité envers les miens, je ne l’avais pas fait.

Malgré les voix qui reprirent lorsque je pris ma décision, je marchais vers elle. Sans m’occuper de ce qu’elles disaient, je dis :

Bonjour à vous.

Je m'inclinais devant elle avec respect.

Je me nomme Kowu, Elfe du clan du Loup, serviteur de Lüwo.

J'ai senti que vous étiez affiliée à un oiseau, et que vous serviez la cause de Gaver-Dor'vin et Dakon.
Je me demandais : si tel est bien le cas, pourrais-je vous accompagner vers Sigdil avec l'un des miens qui me rejoindra bientôt ? J'aimerai que mon clan soit en paix avec les vôtres, si cela est possible. Qu'en pensez-vous ?

Mais avant de répondre à ces questions, quel est votre nom, belle demoiselle ?


Elle esquissa un bref sourire en rengainant la portion de lame qui était déjà extraite du fourreau. Je sus que je l’avais échappé belle, et lui rendit par la même occasion son sourire… Une si charmante et jeune personne pouvait cacher en elle une redoutable tigresse…
Ces bois étaient peu sur. Trop de bêtes sauvages, parfois même des Elfes qui se faisaient brigands. Une jeune dame se devait de savoir se défendre, c’était certain. Elle demanda :

Excusez-moi, que m'avez-vous vous demandé ?

Je constatai ainsi que la concentration de la Ranger avait été basée sur les déplacements et les bruits de feuillages, des elfes, mais en faisant abstraction des discussions alentours. Je répondis à son sourire puis repris mon long monologue. A l'entente du nom de Gaver, elle me fit un signe en vérifiant qu'il n'y avait pas d'oreille indiscrète, puis me laissa continuer avant d'enfin pouvoir répondre.

Pardonnez ma méfiance, mais certains noms ne sont pas les bienvenus aux alentours comme vous devez le savoir.
Je me nomme Fïna, elfe des Lunes du clan de la Chouette, comme vous avez pu très justement le ressentir.


Je m’inclinai à nouveau devant elle, et lui présentai tous mes respects, lui indiquant que j’étais honoré de la connaître. Les voix, bien sur, continuaient à rependre leur poison d’en ma tête, mais je n’en avais cure ! Elle rejeta un oeil autour d'elle avant de continuer à voix feutrée.

Ma présence ici est dans un simple but de constat, afin de conforter ma voie qui est celle de Gaver, un illustre Ranger bien conscient des réalités de notre peuple...

Mais en effet, le salpêtre est bien plus difficile à récolter, mais il sera bien utile pour la reconstruction.


Cette dernière phrase me surprit avant qu’elle ne désigne une elfe noble du regard : Sylia Leïthael, qui se promenait dans les environs. Nous patientâmes quelques instants, le souffle coupé, nous détaillant l’un l’autre comme pour se jauger et savoir si l’on pouvait vraiment se faire confiance. Une fois le danger passé, elle reprit :

Les lieux ne sont pas sûrs. L'une des prochaines étapes sera en effet de partir pour Sigdil, suivre la voie de mon guide, Gaver, afin d'y rencontrer Dakon, qui, je pense, est un homme de confiance puisque Gaver n'a pas hésité à le rejoindre.
Mais ce départ ne sera pas immédiat, pas encore...


Je buvais son regard et ses paroles comme une coupe d’hydromel. Jamais je n’aurai osé penser rencontrer un jour quelqu’un qui pourrait m’aider à entrer en contacte avec Gaver-Dor'vin et bien sur le célèbre Dakon. Surtout pas quelqu’un qui ressemble à Fïna…

Très bien. Eh bien je pense que mon garde du corps et moi-même allons vous suivre, nous devons-nous aussi récolter du Salpêtre.

Je lui souris malicieusement en prononçant ces derniers mots. Puis je prononçai tout bas :

Il serait mal vu pour nous d'arriver là bas avant vous, je pense.


Dernière édition par le Dim 26 Mar - 12:28, édité 1 fois
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyVen 24 Fév - 18:56

Après le bivouaque de la nuit, nous avions repris notre marche. Autour de nous, une étendue semi-aride, surchauffée par les deux Titans. Nous nous protégions la tête comme nous le pouvions.
Soudain, à l’horizon, un campement. De nombreuses toiles de tentes avaient été dressées au milieu de remparts nouvellement construits.
Sigdil…
Cité au porte du désert…
Le souffle coupé, nous avancions droit vers cet embryon de cité, si belle, si loin de chez moi.

Kowu…

J’admirai le mélange d’architecture Elfique et Olympienne. Qu’il était étrange que deux peuples qui par le passé avaient été des adversaires acharnés trouvent des buts communs et s’associent ! Quel magnifique résultat !

Kowu…

Des ouvriers s’affairaient à bâtir les premières maisons, ainsi que les bâtiments d’utilité publique.

Kowu !

Pardon ?


C’était Kayl qui m’appelait. Il était quelques mètres devant, à côté de Fïna, qui portait un bandage à son bras blessé quelques jours auparavant dans une lutte contre d’autres Elfes… Pourquoi ces guerres entre frères ? Pourquoi ce déchaînement inutile de violence ?

Il faut avancer. Les Titans seront bientôt hauts dans le ciel. Si tu ne veux pas cuire sur place, vient…

J’arrive…


Je les rattrapai en courant, puis nous pressâmes l’allure pour arriver à Sigdil avant midi. Le paysage semblait plat… Seuls les Grands Fosses, au loin, plus au nord, formaient un relief, cassant l’uniformité de l’horizon.

Nous pénétrâmes dans la cité. Quelques uns des travailleurs nous observèrent rapidement avant de reprendre leur besogne.

Fïna nous conduisit devant une tente devant laquelle était planté un mat. Au sommet de celui-ci flottait un drapeau aux couleurs de la cité libre de Sigdil. Un Olympien en armure en sortit.
Dakon…
Chef des Rebelles…
Il nous accueillit avec tant de chaleur que je fut étonné que nos peuples puissent se faire la guerre…
Il nous convia tous deux à rester quelque temps dans la cité des Rebelles, pour prendre du repos. Il nous alloua une tente, près du chantier, où nous nous reposâmes quelques heures.

Alors que Kayl dormait encore, je décidais de visiter un peu la cité. Je marchais, flânant entre les allées de tentes, cette marée de toile qui encombrait la majorité du champ de vision. Je montais sur les murs de l’enceinte sud, souhaitant admirer le désert…

L’étendue sablonneuse était visible sur des dizaines de kilomètre. Au loin un nuage s’élevait, sans doute à cause d’une des tempêtes qui remodelait sans cesse les dunes.

Messire...

La voix me fit sursauter. Je me retournais et tombais nez à nez avec une Olympienne… La jeune femme continua à parler, d’une voix emplie d’inquiétude…

J'espère ne pas vous déranger outre mesure, vous paraissez avoir fait un pénible voyage.
On me nomme Minuit et je suis à la recherche d'un de mes congénères.
Si vous avez parcouru un long chemin, peut-être avez-vous entendu parler d'un homme, un certain Midnightknight, en visite sur vos terres elfiques ou ailleurs, ou retenu prisonnier quelque part, ou...


Elle laissa sa question en suspens. Observant à nouveau cette bien étrange femme, je compris deux choses en lisant dans ses yeux. Premièrement, elle n’était pas à Sigdil de son plein gré, probablement par erreur et loin de sa contrée natale. Deuxièmement, elle me paraissait moins olympienne qu’auparavant. Soit ses yeux avaient étrangement muté pour perdre leur couleur orangée, soit… En fait, je n’en avais aucune idée…

Elles tinrent à nouveau des propos diffamatoires, à propos de cette personne inconnue, mais je n’en tins pas compte, préférant me concentrer sur ce que l’olympienne m’avait demandé.

Ma foi, ma Dame, je vous avoue que le chemin fut bien long, mais ce n’est que la première fois que je m’aventure aussi loin de nos terres.

Je suis malheureusement au regret de vous répondre par la négative. Je ne sais nulle chose à propos de ce Midnightknight, et aucun Elfe assurément ne l’a rencontré, je puis vous l’assurer. Ou du moins, pas dans des conditions idéales. La plupart des Elfes de la forêt des Cendres méprisent votre peuple autant qu’il nous méprise lui aussi. S’il est passé par nos terres, il est probable qu’elles soient sa dernière demeure.

Mais s’il vous ressemblait un peu, j’en aurai certainement entendu parler. Votre physique est plutôt inhabituel, même pour une olympienne. Nous savons votre peuple capable de nombreuses transformations, mais il y a en vous quelque chose de bien étrange. Aussi, si vous voulez mon avis, votre ami n’est pas passé par les terres elfiques.

Pour ce qui est du reste du monde, je ne puis rien vous dire, car ce qui est hors des terres elfes reste pour moi nombres de mystères à découvrir.

Pour revenir à votre étrange physique, j’avoue que je suis perplexe. Vos yeux me semblent bien étranges pour une olympienne. Si cela n’est pas trop indiscret, de quelle contrée venez-vous ?


Elle soupira. Elle parla à nouveau. Sa voix était douce, agréable à entendre, et il émanait d’elle un aura que je ne pourrais décrire.

Je vous remercie pour ces renseignements précieux. Avant que je reprenne ma route, il est important que je puisse limiter les terres à visiter, sinon ma quête en serait rendue impossible...

Elle me sourit, un peu gênée.

A dire vrai, je ne suis pas de ce que vous appelez les Olympiens. Le seul que j'ai croisé est ce fameux Dakon que vous êtes venus voir ici-même. Celui que je cherche est humain, tout comme moi. Arrivée sur ce monde il y a peu, je ne connais aucune autre ville que Sigdil et n'ai parcouru qu'un chemin désertique pour arriver ici.

Son sourire s'élargit quand elle reprit mes mots, comme si elle était amusée par mes paroles précédentes.

Alors soyez rassuré, je ne méprise personne et j'espère que les peuples que j'aurai à croiser me rendront cette amabilité.

Il est vrai que j’avais été très naïf quant à mes propos. Tous les Olympiens ne détestaient pas les miens, et tous les miens ne détestaient pas les Olympiens. La meilleure preuve était l’existence de Sigdil.
Je lui répondit d’une voix paisible :

Je l’espère moi aussi. Je pense que si vous évitez les Elfes avant qu’ils ne vous connaissent mieux, et les Hommes Sauvages, tout ira bien.

Il me sembla qu’elle avait tiré de moi tous les renseignements qui lui étaient utiles, aussi j’enchaînais :

Sur ce, je vois que vous voulez partir, alors je vous souhaite toute la chance que Luwo pourra vous accorder. J’espère que votre entreprise sera fructueuse.

Je m’inclinai légèrement devant la jeune femme…

Effectivement. J'aurais bien volontiers passé plus de temps ici mais cela est impossible.

Encore merci pour vos conseils et que l'Onde vous garde, vous et votre Meute.


Elle sourit en réponse à mes salutations, puis s’en fut. Je l’observais descendre les marches qui permettaient d’accéder aux murs, puis reportait à nouveau mon attention sur le lointain…

Des Humains sur Olympia… Comment était-ce possible ? Sans doute un nouveau jeu des Dieux…
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyDim 26 Mar - 12:30

ELLE et lui

Durant l'exploration du désert...


Sable… Poussière.. Vent…
Drôle d’endroit pour se promener le désert, non ?
Des dunes, et des dunes, et des dunes, et le ciel, et l’horizon. Quel paysage !
Les montagnes de sables se meuvent, modifiant chaque jour un peu plus le paysage. Leurs pas se sont déjà perdus au milieu de l’immensité.

L’eau. Clair ruissellement, si doux à entendre. Ils marchaient tous deux auprès des eaux de la Rivière Vive. Non loin de là, un arbre, un très vieil arbre. Son tronc bouffis et ses branches noires et acérées lui donnait un aspect terrifiant.
Ses branches griffues semblaient vouloir les agripper, cependant ils marchaient trop loin de lui pour être inquiétés. Kowu semblait hypnotisé par ces branches, comme si un magnétisme particulier l’attirait. Un appel silencieux, plein d’attrait. Un parfum nauséabond faisant chanceler son esprit.


A l’ombre d’une dune sommairement stabilisée par un amoncellement rocheux, des tentes se dressent.
Ils sont plusieurs dans cette immensité. Sans le vouloir, ils ont un peu plus remplis cette zone sans vie par leur présence infime.
Des Elfes, entraînés dans cette folle entreprise par un individu dont la raison a peut-être déjà été altérée sans qu’aucun retour ne soit possible.
Ceux de son clan l’ont suivi. Thunziel, Elwë et la seule qui sache tout, Labyala. Deux Nobles Hal’Uechïr les accompagnent. Nippalur à cause de Labyala, Haldamir à cause de Nippalur ou peut-être d’autre raison qu’il ne connaît pas. Enfin, il y a Nävis, qui elle aussi en sait long sur lui. Moins que Labyala, mais plus que quelque autre personne vivant sur Olympia.
Sept Elfe perdu dans l’infini, cherchant on ne sait quoi, on ne sait où. Ils marchent un peu plus chaque jour, s’éloignant de la forêt natale.

Cet arbre…
Dans le tronc, deux trous béants, comme deux yeux. L’étrange végétal semblait lui jeter des regards. Un relief dans l’écorce semblait dessiner un visage aux traits fin, les yeux noirs, bien à leur place dans cette sculpture.
La bouche aux lèvres fines et féminines lui offrait un sourire plein de promesses. Il n’avait d’yeux que pour cette nymphe au corps difforme dont le visage serait envié par toutes les déesses Olympiennes.


La peur les poursuit, mais elle reste loin de la plupart d’entre eux. Deux incidents ont pour l’instant marqué leur voyage : une morsure de serpent ainsi qu’une étrange crise.
Crise.
Quel mot à la fois si terrifiant et si doux. On parle de crise pour ne pas employer le mot folie. Il est plus doux aux yeux de quelqu’un qui se sent sombrer dans la démence d’entre le mot crise que le mot folie.
Crise épileptique.
Crise de nerfs.
Crise de personnalité.
Crise de tout.
Crise de n’importe quoi.

« Kowu, tu m’écoutes quand je parle ? »
« Je… Excuse moi, Juunian. C’est cet arbre là, il y a comme un visage. »
Il désigna l’étrange arbre.
Plus rien. Aucun visage. Tout avait subitement disparu.
Il n’avait tout de même pas rêvé ces choses ? Son esprit lui jouait-il des tours ?
« Tu as trop d’imagination, Kowu. »


Lui, il se sent sombrer, et depuis l’entrée dans le désert, il a cessé de se battre. Plus de combat. CES CHOSES peuvent gagner autant de terrain sur lui qu’ELLES le souhaitent. Il a compris. ELLES sont plus fortes.
Il en a assez.
Il pense que la mort serait une solution.
Et pourtant…
Qui sait ?
Pourquoi lui sont-ELLES apparues si douces ?
Pour mieux le trahir lorsqu’ELLES lui ont montré leur vraie nature ?

Le fleuve…
L’eau…
Ils venaient de se baigner avec les autres jeunes. Encore une fois, il n’avait pas osé. Quand parlerait-il à Tyneth ?
Tyneth, belle parmi les belles, magnifique parmi les fleurs, divine parmi les déesses.
Tyneth, celle qu’il aimait.
Ou pensait aimer…


Les tentes se dressent, perçant la monotonie du paysage. Durant la journée, la fournaise extérieure n’est rien comparée au four que forme chacune des bâtisses de toiles. Pourtant, il leur faut bien se résigner. Quitte à marcher, autant profiter de la fraîcheur nocturne. La nuit, sous le firmament étoilé, ils avancent avec allégresse, songeant à peine au sommeil moite qui suivra.
Il dort.
Kowu bouge beaucoup dans son sommeil. Il partage sa tente avec Elwë, Thunziel et Haldamir. Ils se serrent, cela pour laisser de l’intimité au couple Labyala/Nippalur et pour que Nävis ne soit pas gênée par leur présence masculine.
Kowu bouge donc beaucoup. Pourtant, cela ne semble pas gêner les autres dormeurs, harassés par la longue nuit de marche.
En silence, Kowu rêve…

La tendre caresse du ruisseau… Le bruit des flots qui couraient entre les pierres… La mélodie des bois…
« Kowu, il faudra un jour que tu te décide. »
« Hum ?.. »
« Parle-lui voyons ! »
« Mais tu sais bien que je n’oserais jamais… »
« Allons, ce n’est pas si dur… »
« Mais elle est si… Et je suis… »
« Et alors ? Tu n’es pas le plus laid d’entre nous. Beaucoup de filles donneraient pour t’avoir pour compagnon. Tu te sous-estime, comme d’habitude. »
« Tu dois avoir raison, Juunian, mais… »


Kowu se réveille. Il ne se sent pas bien. Il faut qu’il sorte.
En courant, il se dirige hors de la tente. ELLES sont là. ELLES le font souffrire. ELLES l’empêchent de dormir. ELLES veulent le rendre fou…
Il marche quelques instant dans la fournaise. Les Titans éclairent ses pas éphémères dont les traces seront effacées sous peu. Il décide de ne pas trop s’éloigner du campement.
Dans ce désert, il a vu une étrange rivière, rencontré un Nain et parcouru la monotonie du paysage.
Soudain, une douleur à la tempe.
Une douleur aiguë.
Une douleur si insoutenable qu’il se plaque les mains sur les tempes.

« Si tu veux, je le ferais… »
« C’est vrai, tu ferais ça pour moi ? »
« Non, pas pour toi. Pour moi. »
Tout l’instant se figea. Une boule dans son estomac se forma…
Les mots s’imprimèrent dans son esprit. Les mots qu’il entendit comme s’il venait de l’intérieur même de son être. Les mots…
« Pousse le… »


Ses yeux roulent dans ses orbites. Son cœur bât la chamade.
Dans sa tête, quelque chose se passe. Quelque chose de bien étrange.
ELLES se disputent.
Il ne comprend pas…
ELLES hurlent…
Il est plus faible qu’il ne l’a jamais été.
C’est alors qu’il LA reconnaît.
ELLE parle plus fort que les autres…
ELLE s’impose.
Il entend ce hurlement si familier dans sa tête :
« Taisez-vous ! »
Pourtant ce n’est pas lui qui l’a dit. Ce n’est pas lui qui a prononcé ces mots, d’habitude salvateurs qui lui semblent sonner le glas d’un bien sombre destin.

Il fronça les sourcils. Que se passait-il ? Perdait-il la raison ?
La peur le prit aux tripes, et il hoqueta :
« Mais… »
« Décide-toi, alors ! »


Les voix se taisent. Toutes.
ELLE LES a fait taire.
ELLE reste la seule présente dans sa tête.
LES AUTRES ne disent plus mots, ni ne murmurent.
Ils sont seuls, lui et ELLE.
Elle lui parle de sa voix douce et enivrante, comme par le passé…
« Souviens-toi, Kowu… »

ELLE reprit. Sa voix était douce à entendre. Mélodieuse mélopée, ruisseau dansant dans son esprit.
« Pousse le… »
L’incertitude le gagna. Etait-il fou ?
« … »
« Fais le ou je le ferrai ! Je saurai lui dire, moi ! »


« Je vous en prie… »
« Souviens-toi de ce que je t’ai dis jadis… » reprend-ELLE.
« Laissez-moi… Pitié… »

La voix si belle, plus belle que celle de Tyneth, plus belle que celle de toutes femmes vivant sur Olympia, reprit.
« Pousse le… »
La douceur des mots l’enivrait. Les mots de cette présence le possédaient, lui brouillant l’esprit comme l’étreinte d’une amante.
« Ô inconnue magnifique, qui es-tu ? » pensa-t-il, songeant à recevoir une réponse.
« Oui, je saurai lui dire ! Et bientôt, nous serons ensembles ! »


« Kowu, te souviens-tu de ce que je t’ai dit ? » demande-t-ELLE avec la patience et la douceur d’une mère.
« Je… »
« TU – ES – A – MOI ! » hurle-t-ELLE, révélant à nouveau SON masque haineux.
« Non… Je suis libre… Je suis libre… Je suis… »
« Tu es ma chose ! Tu m’as déjà obéis une fois ! » le coupe-t-ELLE.
« Je ne voulais pas… »

Un blocage dans sa tête, tout son esprit n’était plus que tourné vers Juunian, sous SES instructions… Il lui semblait éprouver comme de la colère, une puissante rage, en fait… Une rage qu’une douceur suave lui transmettait sans qu’il ne s’en rende compte.
« Pousse le… »
« Qui es-tu ? » pensa-t-il. « Qui es-tu ? Ta voix est si belle… »
Belle comme un sourire. Belle comme le sourire d’un arbre difforme.
« Alors que toi tu seras seul ! »


« Ne me rend pas la tâche plus difficile… » dit-ELLE sur un ton à la limite de la supplique.
« Je… »

« Dans l’eau… »
« Dans l’eau ? » répéta-t-il dans sa tête.
« Nous nous aimerons et nous serons… »


« Ne suis-je pas la première ? »
« Mais… »

« Qu’enfin il se taise ! »
« Qu’enfin il se taise… » répéta-t-il alors que sa peau semblait parcourue d’un léger frisson. Comme de l’excitation.
« amants ! »


« Ne suis-je pas ta compagne ? »
« Vous… »

« Pousse-le ! »
Où était passée la douceur ? La voix si mélodieuse à son esprit joua soudain une fausse note, brisant la mélopée magique qui avait su l’hypnotiser.
Alors… Ce n’était pas sa faute… Il ne savait pas ce que cela entraînerait…


« Ne suis-je pas attirante ? » demande-ELLE, alors que l’image de ce beau visage d’écorce lui apparaît encore une fois.
« Je… Oui… Si… »

Cette pierre… Ce sang… Ce ruisseau rouge…
Il l’avait poussé…


« Ne suis-je pas ton amie ? »
« Vous… »

Juunian était tombé à l’eau, sa tête avait heurté une grosse pierre… Son corps se raidit, et il dériva avec le courant…
Avec SA douce haine, ELLE susurra dans son esprit :
« Tu es à moi désormais ! »
« Juunian… » pensa-t-il.


Ce corps dérivant…
« Tu m’appartiens. »
« Juunian… »

« Je peux te fournir tout le soutient que tu as espéré. Je peux t’aider au-delà de toutes tes espérances. »
« Tu… »


« Tu… »
« TAIS-TOI ! »

« Je veux que nous nous aimions comme tu as jadis aimé Tyneth… »
« Tyneth… »


Il plongea dans la tourmente aquatique, pour sauver son ami, son meilleur ami… Son seul ami…
La seule personne qui comptait à ses yeux en plus de sa mère.
Mais il ne nageait pas assez vite, et le corps était déjà trop loin… Alors il remonta, honteux, en pleurant, en gémissant, en LA maudissant, en hurlant :
« Juunian ! Pourquoi pars-tu ? Juunian ! Je ne voulais pas ! Juunian… Reviens… Je… Juunian ! JUUNIAN ! »

Il voit une jeune Elfe qui lui sourit. Elle est belle… Il voit ses cheveux roux, ondulants… Elle a le regard apaisant…
Ce n’est que lorsqu’il voit son sourire qu’il la reconnaît… Elle ressemble à ce visage… ELLE lui ressemble drôlement…


« Je serais celle que tu écouteras… »
« Je t’écouterai… » répondit-il mécaniquement…
« Je serais celle que tu aimeras… Je serais ta Tyneth… »
« Je t’aimerai… »
Un sourire se forme sur le visage de Kowu, et il s’en retourne à sa tente. Enfin il dort d’un sommeil sans rêve.

Qui était-ELLE ?
Pourquoi lui être apparue ?


Enfin ELLES se sont tues…
Enfin ELLE est seule…


Passé et présent se mêlent et s'entremêlent.


Dernière édition par le Dim 26 Mar - 22:31, édité 1 fois
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyDim 21 Mai - 17:08

LA MORT D'UN HÉROS

La tempête avait cessé aussi soudainement qu’elle était apparue. Quand Nävis était partie, seule, il était aussi inquiet que tous les autres. Mais lorsque la tempête était apparue, et qu’elle n’était toujours pas revenue de son exploration, l’inquiétude le rongea si intensément qu’il faillit en défaillir.

Il sentait mon cœur battre. Battre. Au rythme des tambours de ses tempes, il essayait vainement de réfléchir.

Que faire ? Que faire ?

« Calme toi, Kowu. Calme toi… »
« S’il te plait, aide moi. »
« Réfléchit, Kowu, si elle n’est pas revenue, c’est que la tempête l’a emportée. Tu n’y peux rien. »
« Non… Non… Je suis responsable de leur santé à tous… Je suis responsable… »

« J’irai la chercher ! »

Une voix s’était élevée parmi la tourmente.

« J’irai, et je la ramènerai ! »
« Haldamir, je… »
« Kowu, je ne te demande pas ton avis. Je te demande juste de me faire confiance… »
« Haldamir, ce n’est pas la confiance qui fait défaut, tu le sais bien… »
« J’ai dit que j’irai, et je reviendrai avec elle ! »
« Je… »

« Kowu, ne le laisse pas y aller… Ce serait risquer deux vies inutilement… »
« Mais j’ai juré que le clan la protégerai, et Haldamir a du lui faire cette même promesse. Je ne peux pas la délier… »
« Kowu, si elle doit y rester, elle… »
« Tu sais que je ne veux pas te désobéir, mais je ne peux pas empêcher Haldamir d’y aller. »

« Haldamir, je ne t’empêcherai pas de faire ce que tu souhaites. Vas, mais fait très attention à toi… »


Lorsque la tempête cessa, ils commençèrent par attendre, car après tous, cela ne faisait pas tant de temps que cela que Haldamir était parti. Une silhouette apparue enfin au sommet des dunes.

C’était la svelte silhouette de Nävis, qui s’écroula, dégringolant tout le long de la pente de sable. Elle atterrit juste aux pieds de Kowu, secouée de sanglots.

« Nävis, tu vas bien ? Où est Haldamir ? » demanda-t-il, alors que quelque au fond de lui soufflait déjà la réponse.
« Il… Il est… »

Il fermait les yeux…

« Ne t’avais-je pas prévenu ? Ne t’avais-je pas déconseillé de l’envoyer là bas ? »
« Si… Je… Tu… »
« Tu aurais du m’écouter ! » hurla-t-ELLE. « Quand apprendras-tu à obéir… »
« Je ne voulais pas… » répondit-il commençant à sangloter.
« C’est de ta faute s’il est mort ! C’est de ta faute… Tu es un meurtrier ! »
« Non… Je… Je n’ai rien voulu de tout ça ! Je ne voulais pas les tuer ! »
« Les tuer ? »
« Pardonne moi… Je ne voulais pas les tuer… Je ne voulais pas tuer Haldamir… Je ne voulais pas tuer Juunian… »
« Juunian ? Kowu, je suis si désolée… Je n’aurai pas du m’énerver… Mais tu sais comme je t’aime. Tu sais que je suis comme Tyneth. Et tu sais aussi que je désirai n’être que tienne. C’est pour cela que Juunian devait disparaître… »
« Je ne comprends pas… »
« Juunian devait disparaître. Il aurait détruit notre amour… Il nous aurait séparé par tout les moyens… »
« Mais il… »
« Il était comme tous les autres ! Il aurait certainement voulu trouver… » ELLE prononça la suite avec un mépris tel, mais de sa voix si douce qu’il ne comprit pas l’allusion qu’elle faisait à deux autres personnes. « …un remède ! Quel remède y a-t-il à une bénédiction ? Car c’est cela que je suis, Kowu. Une bénédiction. Tous les deux, avec la force de notre amour, nous ferons de très grandes choses, tu verras. La mort est parfois une chose nécessaire, comprends-tu ? »
« Je… Oui, je crois que oui… »
« Tu sais comme mes sentiments pour toi sont forts… Je suis désolée que tu ais pris la mauvaise décision et que cela ait causé cette terrible perte… »
« Je… »

Les larmes montèrent à ses yeux. Il s’écroua à genoux alors que Nippalur gémissait dans pelotonné contre Labyala.

« NAAAAAN ! ! !... HALDAMIR…. Mon frère… »

Il semblait que son esprit était intégralement envahi par la tristesse, alors qu’ELLE cherchait à le réconforter. Des murmures de chagrin tentaient de refaire surface et ELLE les repoussait avec fermeté, jusqu’à ce que le calme revienne une novelle fois dans l’esprit de Kowu.

« Je l’ai tué… Je l’ai tu lui aussi…Envoyé à la mort… Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je fait ? »
« Calme toi Kowu… Ce n’est rien… »
« Allons, Kowu, ne dis pas ça… » murmurait Labyala pour le calmer.
« C’est moi le responsable ! J’aurai du l’en empêcher ! Je suis le garant de votre santé, je suis le chef de cette expédition. Tout est de ma faute. »
« Non, Kowu. J’aurai du t’écouter… Je suis plus fautive que toi… »
« J’aurai du t’en empêcher aussi… Je suis inconscient… Incapable de faire quoi que ce soit sans que cela ne tourne mal. Je… »

Il laissa sa phrase en suspens, ne disant plus mots de toute la soirée. Il s’assit dans sa tente et n’en sortit plus, le regard figé vers le désert. Lorsque enfin il sortit de sa tente, le lendemain, il dit ces mots aux autres :

« Partons ! Partons loin de ce désert ! Rentrons à la maison… Oui, rentrons… »
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyDim 21 Mai - 20:53

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Labyala
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyLun 22 Mai - 17:59

Très très bien écrit...Je n'ose en dire plus pour ne pas tâcher ton si beau sujet...(Efface les commentaires si tu le souhaites, et surtout si tu veux poster une suite !!!^^)
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Elen
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu EmptyLun 22 Mai - 18:43

(Dsl Nävi, mais il fallait que je poste ça pour qu'on comprenne la suite :p

Allez voir le nouveau sujet : Les voies de la mort)
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MessageSujet: Re: [VF1] Chroniques Kowu   [VF1] Chroniques Kowu Empty

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